La Gendarmerie peut encore mieux faire !

"L'escalier social" emprunté par les gendarmes fonctionne bien. De nouveaux progrès restent possible...

Nous sommes le jeudi 27 octobre 2022.

Rue Bleue est une newsletter écrite pour vous par le directeur de L’Essor de la Gendarmerie nationale. L’éclairage d’un observateur civil, indépendant, attaché à la défense des personnels de l’Arme, dans la ligne de ses prédécesseurs.

Les sources d’informations de cette newsletter ne proviennent pas seulement de notre site d'informations journalières, lessor.org, mais aussi de sites extérieurs, ou de l'AFP. 

Si vous appartenez, de près ou de loin, à la communauté des gendarmes, de leurs amis, et de leur journal d’expression (depuis 86 ans), le mensuel L’Essor de la Gendarmerie nationale, ou, au-delà, aux amis des forces de sécurité et du maintien de l'ordre, cette correspondance est pour vous !

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D’abord, l’édito de la semaine….

Le modèle gendarmique. Une gestion exemplaire des carrières : élément-clé de son excellence !

Quand un officier arrive dans une unité où il a été nommé pour en prendre le commandement, il sait mieux que personne qu’il sera là, en général, pour trois ans, (parfois moins si on a vraiment besoin de lui ailleurs ; parfois plus, mais pour quelques mois seulement).

Et cela est vrai pour le lieutenant fraîchement diplômé de l’Ecole des officiers de Melun, ou le général qui accède à la direction générale, avec sa cinquième étoile. C’est la règle, pour tout le monde !

Dans la Police nationale, c’est différent. Il suffit de se reporter à la liste des hauts gradés qui ont occupé récemment les postes de Préfet de police de Paris ou de Directeur général de la Police nationale (DGPN), pour constater que la durée de leur commandement est beaucoup plus variable : huit ans pour le préfet de police Philippe Massoni, deux ans pour Michel Delpuech et trois ans pour Didier Lallement ; idem pour les DGPN. 

L’actuel patron du RAID, Jean-Baptiste Dulion, est en place depuis mars 2017. Il a déjà connu trois commandants successifs du GIGN… Le second sait qu’il quittera son poste sans doute l’année prochaine, tandis que le premier peur espérer le conserver, et « faire six ans », comme son prédécesseur, Amaury de Hautecloque…

1️⃣ La rotation des commandements et des fonctions, pour les officiers, obéit en Gendarmerie à des règles établies, avec une flexibilité nécessaire, mais limitée. Du coup, à aucun moment, personne ne peut se tenir pour « propriétaire » de son poste. La personnalisation de celui-ci est à durée déterminée. C’est l’Institution qui de ce fait prend la lumière. C’est vrai pour la Direction générale comme pour tout commandement, de la brigade ou de l’escadron, jusqu’à l’état-major d’une région, ou d’une gendarmerie spécialisée.

L’excellence d’un commandement conforte autant l’image du chef que l’Institution qu’il sert. 

2️⃣ Quand on regarde le parcours d’un commandant placé à un poste élevé, on est frappé par le grande diversité des responsabilités qui lui ont été confiées tout au long de sa carrière. Le directeur général Christian Rodriguez a exercé treize commandements différents, opérationnels ou en état-major. L’une des nouvelles porte-parole de la Gendarmerie, la cheffe d'escadron Nassima Djebli, en est déjà à sa cinquième mission.

Exemple du général Bonneau. Il était commandant du GIGN, puis directeur des opérations et de l’emploi, tenu pour être le n°3 de la Gendarmerie. Depuis le 1er septembre ce Brestois de 55 ans commande la région Bretagne et la Gendarmerie pour la zone de défense et de sécurité Ouest, à Rennes, où il a déjà été en poste, à la tête de la Section de recherches du département d’Ile et Vilaine…

Savoir s’adapter est dans les gênes des officiers de la Gendarmerie.

 3️⃣ On ne refuse pas un changement d’affectation, même s’il ne correspond pas au vœu précédemment exprimé. Car ce ne sont pas toujours des promotions… On parle même en ce moment d’un général qui aurait saisi le Président de la République lui-même pour se plaindre d’une nomination peu conforme à ses ambitions… Mais la plupart du temps, ces commandements successifs jalonnent parallèlement la progression dans la carrière : la montée en grade !

Car c’est une autre caractéristique de la gestion exemplaire des carrières dans la Gendarmerie : les exceptionnelles possibilités de promotion interne au sein de l’Arme, y compris pour ceux qui ont commencé tout en bas de l’échelle hiérarchique, comme gendarme-adjoint. 75% des officiers de Gendarmerie sont issus du rang !

Mais, pour ce faire, il faut “bosser dur” : pour passer les concours (devenir sous-officier, devenir officier), pour obtenir les brevets ou les qualifications. L’escalier social se gravit marche après marche…

Un jeune qui entre en Gendarmerie a son bâton de général dans son paquetage. A lui de jouer !

Et vive les gendarmes !

Alain Dumait, directeur de L’Essor

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Ensuite, trois autres sujets importants :

🟥  mardi 25 octobre : décès de l’adjudant Jean-Christophe Bolloch, 43 ans, marié et père de quatre enfants, enquêteur à la Section de recherches de Rennes, fauché par un poids lourd lors d’une intervention.

Un terrible accident, sur l’autoroute A13, dans le secteur de Pont-Audemer (Eure), un peu avant trois heures du matin. Le GIGN intercepte un go fast, une voiture soupçonnée de transporter de la drogue depuis le nord de la France vers la Normandie. Les deux occupants sont interpelés sur la bande d’arrêt d’urgence. Après le départ du GIGN, les gendarmes de la section de recherches de Rennes sécurisent les lieux avec un patrouilleur de l’autoroute et une dépanneuse, lorsqu’arrive un camion de 44 tonnes, dont le chauffeur, vraisemblablement endormi, longeait la bande rugueuse. Le bilan, un gendarme tué, un autre grièvement blessé et six autres personnes blessées plus légèrement (dont deux autres gendarmes ainsi que les deux personnes interpellées), démontre la violence de l'accident.

🟥 Gerald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, au Sénat, dévoile son plan de mobilisation pour sécuriser les jeux Olympiques de 2024. Durant toute cette période, les permissions des militaires seront supprimées… Et la Gendarmerie sera aux avants-postes…

🟥 Accueil des victimes de violences conjugales. Plusieurs pistes d’amélioration, liées à la formation des gendarmes ou à la réponse apportée à des victimes, sont suggérées par l’Inspection des gendarmes dans un rapport pour la première fois publié.

Trois autres divers faits :

🟥 Un gendarme fait condamner l'Etat pour harcèlement moral. L'enquête de l'inspection générale avait conclu que le sous-officier affecté en Alsace n'était pas victime de harcèlement de la part de ses deux supérieurs. Le juge administratif en a décidé autrement…

🟥 Pourquoi la contestation en justice d’Encrochat (réseau de téléphones sécurisés utilisé par des criminels) pourrait faire pschitt. Des avocats français estimaient avoir remporté une première bataille juridique contre l’opération Encrochat. Une victoire relativisée par un cyber gendarme.

🟥 Cross-country, triathlon : les gendarmes au top et au niveau mondial ! Six gendarmes viennent de participer aux championnats du monde de cross-country tandis qu’une autre gendarme, Audrey Merle, signe sa première victoire lors d’une étape de coupe du Monde de triathlon.

A lire aussi :

🟥 Ça s’est passé à Ardiège, village de 360 habitants de la Haute-Garonne. Une femme, délaissée par le père de son enfant, un ancien gendarme, a attiré des militaires chez elle sous un prétexte de cambriolage, pour les agresser.

🟥 Plan Champagne 2.0. La Gendarmerie renforce sa coopération avec les producteurs de champagne, particulièrement pendant la période des vendanges.

🟥 Après le meurtre de Lola, on a beaucoup parlé des OQTF, les «obligations de quitter le territoire français». La France a réussi a en exécuter 9.756 en 2021. Nos voisin suisses, en moyenne, ces dernières années, réalisent environ 6.000 expulsions, par avion. Soit, proportionnellement à la population, cinq fois plus ! La recette : moins de paperasse et des “aides” au départ plus généreuses… ( Le chef de l’Etat disait hier 26 octobre que nos voisins ne faisaient pas mieux dans ce domaine. Sauf l’exception suisse, président !…)

La plus triste : encore un suicide, d’une femme gardien de la paix.

🟥 Une policière du commissariat de Villeneuve-lez-Avignon, qui dépend de celui d'Avignon, s'est donnée la mort, ce week-end par pendaison. Les faits se sont déroulés à son domicile et son corps a été découvert par les gendarmes du Gard. Elle était âgée de 53 ans, était mariée à un policier à la retraite, mère de deux enfants aujourd'hui adultes et se battait depuis de nombreuses années pour se remettre d'un AVC. Il s'agirait au moins du 37e suicide d'un policier en 2022 selon des chiffres tenus par les syndicats. Un bilan catastrophique, équivalent, déjà, à celui de l'année 2019…

Dernière minute :

🟥 La réédition de l'ouvrage de Claude Cazals, "La Gendarmerie sous l'Occupation", co-édité par L’Essor et par Kubik-Editions, désormais en vente en librairie !

C’est un rendez-vous d'histoire avec la période la plus sombre de l'histoire de la Gendarmerie, décrite minutieusement et objectivement par un jeune colonel de gendarmerie en retraite, fils d'un gendarme, son père Marcellin Cazals, "Juste parmi les Nations".

PS : Les liens vers des articles de L'Essor renvoient souvent à des pages réservées à nos abonnés. En effet, L'Essor, entreprise privée, n'a de ressources que celles que ses lecteurs et abonnés lui procurent ! Notre offre "essentielle", à partir de 2,50 euros par mois, permet de lire l'intégralité de nos articles sur le site de L’Essor. Et beaucoup d’autres liens vers des documents à conserver pour votre documentation…

Voilà, c’est fini pour cette semaine.

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(Notre dernière lettre « Rue Bleue », datée du 20 octobre 2022, a été envoyée à 33.832 abonnés, et ouverte 22.187 fois ! 😊)