Les gendarmes, des héros du quotidien
Le fait divers de la semaine : ces gendarmes qui sauvent des vies ; l'affaire des masques retirés aux gendarmes ; ouverture d'un débat sur la concertation en Gendarmerie.
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1️⃣ Les gendarmes sont des aristocrates !
Selon Tocqueville, la démocratie pousserait à l’égoïsme : le plus grand nombre privilégie sa famille. Certains, hier, servaient Dieu ou le roi ; aujourd’hui ils servent les autres au quotidien, et ce sont les gendarmes ! Des aristocrates au sens littéral du terme : aristos (άριστοι), "les meilleurs", et kratos (κράτος), "pouvoir".
Désormais, chaque semaine, je vais m’efforcer de revenir sur un faits-divers récent, au cours duquel un gendarme, ou plusieurs, se sont comportés en héros.
Cette semaine, j’ai choisi celui-ci :
samedi dernier, vers 13h près de Nantes, une femme trouve en rentrant chez elle une lettre de son compagnon lui annonçant sa décision de se suicider. Il précise même l’endroit où il compte passer à l’acte. Elle appelle la Gendarmerie. Immédiatement une patrouille de la compagnie est envoyée sur place. L’homme de 52 ans s’est pendu dans la grange d’un vieux moulin. Déjà, son visage est violet et sa langue sort de sa bouche. Un élève-gendarme coupe la corde et descend la victime. Mais le quinquagénaire a cessé de respirer. Une gendarme adjointe volontaire – qui vient de suivre sa formation de secouriste – parvient à le ranimer avant l’arrivée des secours. Direction l’hôpital. Aujourd’hui ce malheureux est en vie.
Savez-vous que ce genre de faits-divers n’est pas exceptionnel ?
juillet 2020 dans le Lot
Mars 2019 en Tarn-et-Garonne
(L’Essor souhaite féliciter les gendarmes de cette patrouille. Si vous voulez vous y associer, faites un don !)
2️⃣ La Gendarmerie concernée par les critiques sur la gestion de l'épidémie de Covid par les pouvoirs public
Les débuts de la gestion de la crise de la Covid-19, du point de vue de la santé publique, ont été chaotiques. Le gouvernement vient d’ailleurs d’être déclaré fautif par un tribunal administratif pour avoir négligé d'entretenir son stock de masques de protection.
Mobilisés pour traquer systématiquement les contrevenants aux règles édictées, policiers et gendarmes ont fait connaître, en interne, à bas bruit, sans le dire publiquement, leur mécontentement.
Surtout que certaines de ces règles étaient absurdes (interdiction d’aller sur les plages ; fermeture de tous les commerces non alimentaires ; interdiction de se déplacer à plus de quelques kilomètres, évalués "à vol d'oiseaux"…).
S’agissant des gendarmes, la Direction générale avait donné sur ordre les 400 000 masques qu’elle avait stockés, aux agences régionales de santé (ARS) pour équiper les personnels de santé. Les gendarmes étaient donc démunis de masques et avaient même interdiction d’en porter!
Interrogés par L’Essor en avril 2020, nos internautes disaient à 89% que les gendarmes avaient été mal protégés.
Aujourd’hui c’est une chercheuse en sociologie du CNRS, Marion Guénot, qui nous livre les résultats de son enquête de terrain. Sa conclusion : gendarmes et policiers estiment avoir perdu le sens de leur métier et ont vu leurs rapports avec la population affectés négativement.
Les gendarmes sont d'accord pour maintenir l’ordre (gendarmerie mobile), assurer la sécurité publique générale (gendarmerie départementale), lutter contre le terrorisme (GIGN) ou les cyber-criminels (Comcybergend), mais ils ont gardé un mauvais souvenir collectif d’une période sombre où on demandait aux gendarmes de procéder à des contrôles systématiques sur de paisibles citoyens.
3️⃣ Les limites de la concertation en Gendarmerie (suite)
Beaucoup de commentaires sur nos réseaux sociaux après notre article (sujet d'ouverture de Rue Bleue du 23 juin) sur cet adjudant-chef qui a porté plainte à la gendarmerie (sic) contre le lieutenant, chef de son unité motocycliste en Nouvelle Aquitaine.
Le message le plus courant est du type "Malheureusement ce n’est pas un cas à part. Je suis dans une situation similaire même si je n’ai pas encore porté plainte pour le moment…" (Jérôme A.)
Au-delà des commentaires d'approbation, de soutien, ou de mécontentement à l'égard de l'Institution, "finalement, rien a changé, cela à même empiré, j'ai l'impression…" indique Milan S. Plusieurs témoignages de représentants de cette concertation nous sont également parvenus:
"Etant moi même conseiller concertation, je rencontre le même souci" (Lionel L.)
"J'ai été durant 8 ans conseiller concertation. La tâche n'est pas facile. Il suffit de tomber sur un commandant de compagnie obtus et cela devient un cauchemar pour tous…" (William T.)
"La fonction de conseiller concertation était aisée au temps où le général Favier était notre DG. Par la suite, tout est devenu compliqué et les conseillers concertation n'étaient plus entendus ou devaient marcher dans le sens de la hiérarchie. J'ai toujours refusé et me suis battu pour mes camarades. J'ai terminé mon dernier mandat 18 mois avant de partir à la retraite et là, on m'a fait payer le fait d'avoir une grande bouche ... pour rester poli..."
Je laisse la première conclusion à Enzo: "Les sous-officiers devraient également noter leurs officiers"!
Et ma conclusion : L'Essor est à l'écoute de tous les gendarmes. Nos comptes sociaux vous sont ouverts.
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Et vive les gendarmes !
Alain Dumait, directeur de L’Essor
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🟥 Tour de France des changements à la tête des groupements de gendarmerie.
🟥 Chaque mois, L'Essor pose une question à ses lecteurs fidèles. La question du mois de juillet : "Pour vous, convient-il qu'un journal comme L'Essor rende compte de ces drames que sont les suicides de gendarmes en service, ou bien qu'il se taise ?"
🟥 Comme chaque année, ce sont des gendarmes qui assurent la sécurité des coureurs du Tour de France et de la course.
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L’ADN de L’Essor renvoie à son fondateur, l’adjudant-chef ER Jean Cousteix. Ce journal a donc toujours été celui des personnels de la Gendarmerie, pour parler en leur nom, et souvent les défendre.
Le reste en découle: tout ce qui est gendarmique est nôtre! Mais jamais nous n’oublions notre utilité sociale: informer et dire ce qui ne figure pas dans la communication officielle ; écouter et défendre tout gendarme qui s’adresse à nous, là où la concertation interne a trouvé ses limites ; donner à mieux connaître l’Arme, à tous ceux qui l’aiment déjà ou qui veulent s’en rapprocher.
Fidèle à ses origines, toujours, un journal de communauté comme L’Essor doit évoluer, se professionnaliser (aujourd’hui, notre rédaction compte 7 cartes de presse), se moderniser, s’adapter aux nouveaux médias.
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