Les vraies-fausses nouvelles brigades
Les nouvelles brigades de la Gendarmerie ne seront pas des vraies ! Cette semaine, également : le GIGN, vedette du salon de Satory ; La Gendarmerie sous l'occupation et autres nouvelles brèves
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1️⃣ L'affaire des 200 nouvelles brigades annoncées par le Président Macron
Le lundi 10 janvier, à Nice, Emmanuel Macron, en campagne pour sa réélection, annonçait qu'au cours de son éventuel prochain quinquennat, il entendait créer 200 nouvelles brigades de gendarmerie. D'un "genre nouveau", pour améliorer la sécurité dans les zones rurales et périurbaines.
Les 62 000 gendarmes de la Départementale sont répartis sur un peu plus de 3 000 brigades, en général implantées au cœur des cantons.
Jusqu'à présent, le nombre de ces brigades était orienté à la baisse. Entre 2008 et 2012, parallèlement à la création des communautés de brigades (Cob), se sont quelques 500 brigades qui ont été supprimées (et environ 1 500 sur les 90 dernières années) ! Il a fallu attendre le commandement de Richard Lizurey (2016-2019) pour que ce mouvement soit stoppé, au nom du retour au principe de proximité.
C'est pourquoi l'annonce du 10 janvier a surpris. Un "genre nouveau" signifie déjà que ce ne serait pas des brigades conformes à l'imaginaire, avec leurs bâtiments familiers, incluant bureaux et logements.
Le jeudi 9 juin, à Puycelsi dans le Tarn, en campagne pour obtenir une majorité à l'Assemblée nationale à l'issue des élections législatives de dimanche prochain, le Président réélu a réitéré, précisant que trois de ces nouvelles brigades seraient implantées dans le département. Mais quelle sera donc la nature de ces brigades ? Vraisemblablement, tout sauf de nouvelles brigades "en dur".
Un haut gradé de la Gendarmerie, qui accompagnait le chef de l'Etat, aurait dit, selon notre confrère de la Dépêche du Midi : "Les gendarmes seront un peu comme les boulangers qui passent dans les villages avec leur camion". On a parlé aussi de camping-car, comme on en trouve déjà dans certains groupements.
Il est vrai qu'avec les outils modernes de communication, et leurs smartphones Néogend, les gendarmes sont maintenant capables de renseigner, et même d'enregistrer des signalements, voire des plaintes hors leurs murs.
On se réjouira bien sûr de tout nouvel effort pour améliorer la sécurité au quotidien, dans les campagnes, nouveaux terrains d'action de la délinquance ordinaire. Mais appeler "brigades" cela – qu'on essaye encore de deviner – est un peu abusif !
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2️⃣ Le GIGN en vedette au salon Eurosatory
Au salon Eurosatory, qui s'est ouvert lundi et ferme ses portes demain vendredi, au parc des expositions de Villepinte – dont L'Essor de la Gendarmerie est partenaire – et avant l'ouverture dimanche dernier après-midi, le GIGN a fait une démonstration très remarquée. Thème de l'exercice présenté: une prise d'otages de neuf personnes, dans une ferme, par un groupe d'activistes, passés à l'action violente et endurcis par des séjours sur des zones de guerre, qui demandent la démission du président de la République en menaçant d'exécuter un otage toutes les quinze minutes.
En 4 minutes et 32 secondes, le groupe d'élite de la Gendarmerie, fort d'une vingtaine d'hommes, déclenche alors un plan d'assaut d'urgence, sous l'œil d'un drone, gros comme un moineau. Deux terroristes, dont la tête est représentée par un ballon de baudruche, sont neutralisés par un tir coordonné de deux tireurs en appui à une centaine de mètres. Un véhicule brouilleur est mis en place pour rendre inoffensifs d'éventuels explosifs déclenchés par téléphone portable. En moins d'une minute, huit gendarmes, amenés par le Sherpa, véhicule d'assaut, pénètrent dans la ferme et exfiltrent les otages. Un terroriste en fuite est stoppé par un chien d'assaut. Un otage blessé, en urgence absolue, est soigné par un médecin intégré au groupe d'assaut. Au même moment, une voiture, avec à son bord un autre terroriste et un otage, tente de prendre la fuite. Elle est stoppée et ses passagers interceptés.
Preuve de la qualité de cette démonstration, son replay intégral publié sur notre chaîne YouTube dépasse déjà 32 000 vues !
3️⃣ A propos de la réédition de l'ouvrage de Claude Cazals, "La Gendarmerie sous l'Occupation"
Le jeudi 17 juin 1940 le maréchal Pétain demande aux Allemands l'armistice. Il est signé dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne, le samedi 22 juin 1940 à 18h50 (heure d'été allemande). Dans la foulée la Collaboration s'organise…
La convention, en son article 4, pose le principe du désarmement de toutes les troupes françaises. "À l'exception des troupes nécessaires au maintien de l'ordre". À ce titre, pour partie, la Gendarmerie reste en place, sous l'autorité d'abord d'un membre du Conseil d'Etat, Pierre Chasserat.
La suite est relatée par le menu dans l'ouvrage que L'Essor vient de rééditer sous la signature de Claude Cazals. Près de 400 pages de faits précis, sur l'ensemble du territoire, occupé ou non, montrant à la fois l'obéissance de l'Arme au chef de l'Etat, à son gouvernement, et même aux ordres intimés directement par l'occupant, tandis que sur le terrain, l'application des consignes s'exécutent de façon très variable, allant du zèle à la non obéissance…
"Ombres et lumières" déclare Claude Cazals dans sa préface de 1994. "La période la plus sombre de l'histoire de l'Arme, que permet de découvrir l'enquête de l'un de ses officiers au début des années 1990", ajoute, dans son introduction, le professeur Jean-Noël Luc, historien de la Gendarmerie.
🟥 La Gendarmerie sous l'Occupation, 30 euros, chez l'éditeur, au 27 rue Bleue, 75009-Paris. + 5 € de frais de port; En librairie à partir d'octobre 2022)
Et vive les gendarmes !
Alain Dumait, directeur de L’Essor
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